16.07 // Conseils d’expert
Trois questions à Dominique Le Tainturier, président de la Commission Maîtrise des risques à l’Association Française pour la logistique (ASLOG) et consultant logistique au sein du cabinet AMAXA-SYSTEMS.
1 – De quoi les entreprises doivent-elles se protéger ?
Au sein d’une entreprise, toute cible est susceptible de devenir l’objet de vol, intrusion, malveillance, agression ou acte terroriste. On pense bien entendu à protéger les bureaux, les entrepôts et les flux physiques mais il faut aller plus loin: les entreprises doivent protéger leurs informations et les systèmes qui y sont liés, ainsi que les moyens de transport. En réalité, c’est la globalité de la chaîne logistique qu’il s’agit de sécuriser ; à ce titre, la sensibilisation et l’intégration des partenaires – que sont les collaborateurs, fournisseurs et prestataires -, sont également primordiales.
2 – De quels outils les entreprises disposent-elles ?
Le statut d’OEA constitue un levier idéal : il offre à l’entreprise certifiée l’opportunité de maîtriser ses propres risques. Non de parer à tout mais de prévenir plutôt que de guérir. Il permet en outre de remettre à plat les flux et l’organisation douanière afin de bénéficier des régimes économiques proposés par l’administration. Peu d’entreprises le pratiquent, mais cela permet souvent une optimisation des coûts de revient des produits et une réduction des délais de mise à disposition.
3 – L’obtention du statut d’OEA constitue-t-elle un parcours du combattant ?
Tout dépend d’abord de l’organisation actuelle de l’entreprise, de ses flux et de son choix de statut C, S ou F et surtout de l’engagement de la direction. S’engager dans un des statuts OEA est un véritable projet d’entreprise. Chacune est un cas particulier. Pour celles qui ont engagé une démarche structurée, qui sont éventuellement certifiées ISO 9001 ou 14001, la base est déjà présente et les investissements temps sont faibles. Le dossier peut être présenté aux douanes très rapidement, le service régional d’audit intervient ensuite, puis le bureau E3 des douanes donne sa décision définitive. Dans le cas des entreprises ayant des investissements matériels importants ou à mettre en place une organisation structurée, les délais sont beaucoup plus longs. Cela dépend beaucoup des ressources disponibles dans l’entreprise.